HISTOIRE DE SAINT JACQUES LE MAJEUR

Ce que disent les Évangiles et les Actes des apôtres

Fils d’un homme appelé Zébédée et frère de saint Jean l’évangéliste, saint Jacques le Majeur était pêcheur dans le lac de Tibériade (ou mer de Galilée).

Appelés par le Christ aussitôt après saint Pierre et saint André, les deux frères quittent tout pour le suivre et deviennent ses disciples.

Saint Jacques est un des apôtres les plus présents dans les Évangiles puisqu’il est choisi avec Pierre et Jean pour assister à la Transfiguration de Jésus et pour l’assister dans sa nuit d’agonie, au Mont des Oliviers.

Il intervient également dans d’autres épisodes, parfois de façon assez brutale. Cela lui vaut d’être repris par son maître qui le surnomme « Fils du tonnerre » peut-être en raison de la vivacité de son caractère.

En ce qui concerne le qualificatif de Majeur, les explications les plus courantes, qui ne sont d’ailleurs pas contradictoires, sont les suivantes :

  • Il était le frère aîné de l'apôtre saint Jean,
  • Il est devenu disciple du Christ avant le second Jacques dit, pour cette raison, le Mineur.

Il a été le premier apôtre martyrisé, puisqu’il fut décapité à Jérusalem sur l’ordre du roi Hérode Agrippa. 

Saint Jacques Georges de la tour

Saint Jacques le Majeur
Georges de la Tour - Musée d'Albi

Ce que dit la Tradition

Après la Pentecôte, saint Jacques le Majeur serait parti en Espagne (alors appelée Ibérie) pour y répandre la foi nouvelle. Sa prédication n’aurait pas été un succès puisqu’il n’aurait converti qu’un très petit nombre de personnes.

À la suite d’une vision, il serait rentré en Palestine accompagné de deux des nouveaux chrétiens.  Il y aurait rencontré, vaincu et converti le mage Hermogène.

Après son martyre, ceux-ci auraient ramené son corps en Ibérie. Ils auraient débarqué dans le port romain d’Ira Flavia (aujourd’hui Padrón). Là ils se seraient opposés à Lupia ou Louve, reine de la contrée. Pour les empêcher d’inhumer leur maître sur ses terres, celle-ci leur aurait ordonné de le transporter dans un char tiré par des taureaux sauvages. Mais cette tentative échoua car, contre toute attente, les bêtes se seraient montrées dociles. La cérémonie de l’inhumation se serait alors déroulée sans autre incident et la reine et sa cour se seraient converties.

Ce qui se passe ensuite

Après des siècles d’oubli en 831, un ermite nommé Pélayo ou Pélage découvre par révélation divine le lieu de la sépulture de Jacques le Majeur (une nouvelle étoile apparue dans le ciel lui en indique l’endroit).

Très vite les autorités religieuses et laïques de l’endroit admettent l’authenticité de cette découverte et le culte de l’apôtre commence à se développer. Compostelle est née.

Coïncidant avec le début de la « Reconquista » chrétienne, menée par les rois asturiens, le pèlerinage au tombeau de l’apôtre connaît un succès croissant puisque, dès le milieu du siècle suivant, Godescalc, évêque du Puy, fait le voyage de Compostelle (sans qu’il soit possible de dire quel fut son itinéraire exact).

Cette croissance est brutalement interrompue par le raid en 997 du chef musulman Abou Amir al Mansour (Almanzor dans la littérature européenne) qui rase la ville et l’église, mais ne détruit pas le sépulcre de l’apôtre.

La cité est rapidement reconstruite et le pèlerinage vers Saint-Jacques devient de plus en plus populaire. Depuis, et même si il a connu des périodes d’effacement presque total, il n’a jamais cessé.

Légendes les plus connues

La bataille de Clavijo en 844

13 ans après la découverte de Pélage, le roi asturien Ramire livre une bataille au souverain musulman Abd al-Rahman II. 

Les chrétiens remportent la victoire grâce à l’intervention de saint Jacques qui charge à leur tête monté sur un cheval blanc, d’où Santiago Matamoro (tueur de maures) dont les représentations sont fréquentes en Espagne

Santiago matamoros cathédrale de se ugovie

Saint Jacques "Matamoros" - Cathédrale de Ségovie

Le pendu-dépendu situé à Santo Domingo de la Calzada, mais aussi à Toulouse.

Accusé faussement d’un vol et pendu, un jeune homme est soutenu par saint Jacques qui le garde en vie jusqu’au retour de ses parents partis pour Compostelle.

Ceux-ci, le trouvant en vie, vont demander au juge qui l’a condamné d’accepter qu’ils le reprennent. Le magistrat déclare qu’il les croira si le poulet en train de cuire reprend vie. Aussitôt l’animal sort de sa marmite et se met à chanter.

Le pendu est dépendu, ses accusateurs prennent sa place au gibet, le juge se repend de son incrédulité et depuis, dans la cathédrale de Santo Domingo de la Calzada on peut voir la poule et le coq qu’entretient depuis des siècles une des plus vieilles confrérie d’Europe.

 

 

 

 

 

Depuis le Moyen Âge, saint Jacques et le pèlerinage de Compostelle ont fait l'objet de si nombreux récits, essais et ouvrages de fiction qu'il est impossible d'en établir une liste à la fois complète et objective.

Comme pour le pèlerinage, le mieux est d'y aller voir soi-même et de consulter les sites spécialisés.

22 miracles tirés du livre II du Codex Calixtinus